Red Guyana.​​​​​​​
Voyage à travers la Guyane
Je n’avais pas quitté le territoire depuis des années, lorsque mon fidèle ami Thibault, installé en Guyane française, m’a proposé de venir découvrir son nouveau quotidien, bien loin des standards métropolitains. Peu après l’obtention de mon diplôme en photographie, je me suis envolé à 10 000 kilomètres de la côte ouest française pour un court séjour.
Une première pour moi, jeune aventurier qui n’avait jusque-là exploré que l’Hexagone et ses frontières . Avant mon départ, je n’avais vu aucune image de la Guyane et ne savais pas à quoi m’attendre. Je voulais éviter de me laisser influencer par les images trouvées sur internet, afin de ne pas reproduire de clichés, et de saisir la Guyane avec un regard personnel et authentique. Ce que j’allais y découvrir dépassait tout ce que j’aurais pu imaginer.
Dix jours en quête de découverte
Mon séjour, bien que court, s’annonçait intense. Je venais rendre visite à un ami de longue date, installé depuis deux ans dans cette région si éloignée de la métropole. Dès mon arrivée, j’ai été frappé par l’immensité et la richesse de cette terre : une nature exubérante, presque irréelle, où chaque détail semblait empreint de vie. Pourtant, ce voyage n’a pas été qu’une simple parenthèse paradisiaque.
Rapidement, j’ai compris que mes attentes initiales seraient bouleversées. La Guyane m’offrait bien plus qu’un décor : elle m’imposait un rythme, une immersion totale, une réflexion sur la manière dont je pourrais capturer son essence à travers mon objectif.
S’imprégner de la culture pour en dresser le portrait
Dès l’arrivée, l’acclimatation fut brutale. La chaleur étouffante et les 80 % d’humidité m’ont submergé dès ma sortie de l’aéroport. Le moindre effort devenait un défi physique, et chaque instant passé hors de la climatisation faisait perler des gouttes de sueur sur ma peau. Malgré ces conditions, je n’ai pas tardé à ressentir l’évidence : je devais photographier cette région.
Mais comment éviter les clichés de vacancier, comment dépasser une approche trop superficielle ? Heureusement, mon ami Thibault s’est imposé en guide, prévoyant chaque excursion avec la minutie d’un fixeur de reportage. Nous avons exploré la Guyane de fond en comble : des marécages reculés de Kaw aux villages frontaliers du Surinam, en passant entre villes et fleuves. Peu à peu, mon sujet s’est imposé : dresser un portrait visuel de la Guyane à travers ses paysages, ses habitants, et son quotidien.
Retour de voyage : une Guyane rouge, façonnée par la latérite et l’humidité tropicale
Ce n’est qu’après plusieurs jours d’observation que j’ai commencé à photographier, m’imprégnant pleinement de l’atmosphère guyanaise. Une couleur s’est rapidement imposée : le rouge. Partout, la latérite, ce sol riche en fer, teinte le paysage, des routes aux sentiers, et s’infiltre jusque dans les rivières. Le climat tropical accentue cette omniprésence : les habitations, voitures et antennes portent également les marques de la rouille, donnant à la Guyane une identité visuelle singulière.
Mon objectif était clair : capturer ce qui représentait vraiment la Guyane. À travers une sélection d’images, j’ai cherché à restituer ses contrastes : la végétation luxuriante, l’architecture, les scènes de vie quotidienne et les visages de ses habitants. Chaque cliché tente de raconter l’essence de ce territoire unique, visible d’Est en Ouest.